Bilan Women Up Challenge – Partie 2

Dans mon billet précédent, j’expliquais ce qu’était le Women Up Challenge et présentais les quatre premiers livres lus pour les mois de janvier à avril 2021. Cette deuxième partie fait le bilan de la sélection des mois de mai à août. Un troisième billet paraîtra bientôt pour les mois de septembre à décembre. Bonne lecture!

Image représentant la sélection des quatre livres de la deuxième partie du Women Up Challenge 2021 : "Jane, le renard et moi" de Fanny Britt et d'Isabelle Arsenault, "Si je disparais" de Brianna Jonnie, Nahanni Shingoose et Neil Nshannacappo, "La Princesse de Clèves" de Madame de Lafayette et "Je voudrais qu'on m'efface" d'Anaïs Barbeau-Lavalette.

Mai : Jane, le renard et moi, Fanny Britt et Isabelle Arsenault

Catégorie « Une bande-dessinée »

Hélène subit de l’intimidation à l’école. Pour s’échapper de ses problèmes, elle se réfugie dans la lecture de Jane Eyre, un roman de littérature classique, qui la fait rêver. Lors d’une expédition en classe verte avec le reste de sa classe, elle fait brièvement la rencontre d’un renard. Cette rencontre inattendue sera le déclencheur d’une nouvelle amitié tant espérée.

Jane, le renard et moi, BRITT, FANNY et ARSENAULT, ISABELLE © PASTEQUE 2012
Jane, le renard et moi, BRITT, FANNY et ARSENAULT, ISABELLE © PASTEQUE 2012

Cette lecture a été sélectionnée pour valider le Women Up Challenge ainsi que pour souligner le mois de la BD. Mon avis à propos de cette bande-dessinée est disponible dans mon billet En mai, j’ai lu des BD.

Juin : Si je disparais, Brianna Jonnie, Nahanni Shingoose et Neil Nshannacappo

Catégorie « Un livre mettant en vedette une protagoniste autochtone (‘’own voice’’ de préférence) »

La lettre tristement célèbre de Brianna Jonnie, jeune Ojibwée, est ici publiée sous la forme d’un roman graphique. Écrite à l’âge de 14 ans, cette lettre est un cri du cœur de la part d’une autochtone portant la voix de sa communauté qui voit ses femmes et ses filles disparaître. Brianna dénonce la négligence des services de police ainsi que le traitement des médias vis-à-vis ces disparitions. Elle leur demande, si elle vient elle-même à disparaître, qu’on ne la traite pas comme une autochtone, mais comme une humaine, car les cas de disparition des jeunes femmes autochtones semblent trop souvent recevoir un traitement différent des autres.

Si je disparais, JONNIE, BRIANNA et al. © ISATIS 2021
Si je disparais, JONNIE, BRIANNA et al. © ISATIS 2021

Ce roman graphique m’a brisé le cœur, mais il est essentiel. D’une part, il joue un rôle de sensibilisation important : un témoignage déchirant, des illustrations éloquentes tout de noir et de blanc, mis à part quelques touches de rouge comme le sang, des explications et des statistiques pour soutenir le tout. D’autre part, il véhicule un texte qui entrera fort probablement dans l’histoire du Canada, puisqu’il semble avoir eu des répercussions importantes. En faisant quelques recherches, j’ai pu lire qu’il y a eu des rencontres et des plans d’actions mis en place à Winnipeg à la suite de ce texte. J’espère seulement que la publication de ce roman graphique en 2021 donnera un second souffle à cette lettre publiée il y a déjà plus de sept ans, car il y a encore beaucoup à faire.

Ma note (/5)

Ma note en tasse de théMa note en tasse de théMa note en tasse de théMa note en tasse de thé

Juillet : La princesse de Clèves, Mme de Lafayette

Catégorie « Le plus vieux livre de ta PAL »

Dans ce roman historique, Madame de Chartres introduit sa fille à la cour du roi Henri II afin de faire connaissance avec la haute noblesse française et ainsi de lui trouver un bon parti. Sa beauté et sa conduite irréprochable la font aimer et admirer de toute la cour et l’amène à côtoyer des personnages très importantes. Elle jette son dévolu sur Monsieur de Clèves, un prince tombé fou amoureux d’elle au premier regard. Même s’il est clair qu’elle éprouve pour lui qu’une amitié sincère dénuée de tous sentiments amoureux, cela n’arrête pas Monsieur de Clèves de l’épouser, malgré une légère tristesse. Un jour cependant, frappée de honte et de stupeur, Madame de Clèves tombera amoureuse d’un duc. Elle se défile du mieux qu’elle peut en se retirant de la cour pour éviter de le revoir, mais se décide à avouer sa passion dévorante à son mari, qui lui, commence à se douter de quelque chose et tente de démasquer l’être aimé.

La Princesse de Clèves, MADAME DE LAFAYETTE © LE LIVRE DE POCHE 1990
La Princesse de Clèves, MADAME DE LAFAYETTE © LE LIVRE DE POCHE 1990

Je suis agréablement surprise d’avoir autant aimé ce classique! S’il est vrai que les premières pages m’ont complètement perdues à travers les familles de l’aristocratie et de la royauté française ainsi que les titres de noblesses associés, la suite m’a beaucoup plu une fois que l’histoire s’est placée. Il s’agit après tout d’un classique féministe assez surprenant! Même si Madame de Clèves est décrite comme étant l’exemple de la femme parfaite, l’écrivaine lui choisit un destin différent de ce qu’on aurait pu lui imaginer en prétendant que la perfection que l’on demandait aux femmes à cette époque est impossible à atteindre, surtout lorsque l’amour et la passion s’en mêlent. Aussi, la force de caractère de Madame de Clèves fait d’elle un personnage féminin remarquable, car elle maintient ses valeurs, ses croyances là où d’autres ont échoué. La relation d’amitié qu’elle entretient avec son mari me semble aussi très avant-gardiste pour l’époque et j’applaudis cela. À découvrir!

Ma note (/5)

Ma note en tasse de théMa note en tasse de théMa note en tasse de théMa note en tasse de thé

Août : Je voudrais qu’on m’efface, Anaïs Barbeau Lavalette

Catégorie « Un livre québécois »

Roxane, Mélissa et Kevin vivent dans le même immeuble d’un quartier défavorisé de Montréal. Ils se croisent et se connaissent sans toutefois jamais s’adresser la parole, trop occupés à survivre à leur quotidien. L’une se réfugie dans un autre monde pour éviter les violences, l’autre doit apprendre à composer avec l’abandon en s’occupant d’elle-même et de ses frères, tandis que le dernier voit son père, son héros, sombrer lorsqu’il perd son emploi. À douze ans, ces enfants déjà cabossés par la vie n’ont d’autre choix d’apprendre à se débrouiller seuls.

Je voudrais qu'on m'efface, BARBEAU-LAVALETTE, ANAÏS © BIBLIOTHÈQUE QUEBECOISE 2012
Je voudrais qu’on m’efface, BARBEAU-LAVALETTE, ANAÏS © BIBLIOTHÈQUE QUEBECOISE 2012

Comme pour La femme qui fuit, Anaïs Barbeau-Lavalette a le don de me faire pleurer une fois la dernière page tournée. C’est comme si la tension montait peu à peu tout au long du roman et qu’on se retenait de respirer sans s’en rendre compte. En fermant le livre, on se libère de cette tension et de l’émotion refoulée en expirant enfin. Ce sont de grands livres qui me trottent encore dans la tête aujourd’hui. Celui-ci m’a particulièrement touchée, car il s’agit d’une toute petite fenêtre sur la vie de trois enfants. Il n’y a pas de début, pas de fin. On les rencontre en chemin et on les suit pour un moment avant de les quitter et de les laisser à leur sort. C’est tragique, mais c’est aussi la réalité. C’est ce qui m’a fendu le cœur.

Ma note (/5)

Ma note en tasse de théMa note en tasse de théMa note en tasse de théMa note en tasse de thé

En fin de compte, bien que mes lectures se sont révélées plutôt amères comme le thé, cette deuxième partie du Women Up Challenge a été très fructueuse en découvertes : j’ai donné 4 étoiles pour chacun des livres de cette sélection. Ce n’est pas mal du tout! Connaissez-vous certains d’entre eux? Si oui, êtes-vous d’accord avec mes appréciations?

One Reply to “Bilan Women Up Challenge – Partie 2”

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :