Me voici nostalgique : l’année dernière, à presque pareil date, j’étais à Londres en Angleterre avec des amies. J’ai toujours rêvé de visiter cette ville, parce qu’elle me rappelle Harry Potter de J. K. Rowling, Orgueil et préjugés de Jane Austen, Sherlock Holmes de Arthur Conan Doyle et Peter Pan de J. M. Barrie; tous des classiques de la littérature anglaise qui ont marqué, à leur manière, mon enfance et mon adolescence. Bref, de ce séjour de rêve, j’ai ramené avec moi la plus belle édition du conte Peter Pan.

Je l’ai déniché tout à fait par hasard dans une boutique dont nous n’avions jamais entendu parlé. Sa devanture fuchsia, ses lumières et ses vitrines nous ont tout de suite interpelées. Personnellement, je croyais que c’était une librairie, car l’une des vitrines était entièrement consacrée à Harry Potter. Nous n’avons fait ni une ni deux et sommes entrées dans la boutique. Sur trois étages, nous contemplions des salles remplies d’œuvres graphiques dont une grande majorité d’entre elles était des reproductions de couvertures de livres de sorcellerie et de journaux tout droit sortie des films Harry Potter de Warner Bros. Entertainment Inc. Nous ne comprenions pas ce que cela pouvait bien signifier jusqu’à ce que nous le demandions à une des personnes qui travaillaient là : nous étions à House of MinaLima, une boutique qui expose le travail des graphistes Miraphora Mina and Eduardo Lima ayant travaillé, entre autres, sur les designs des films!
Je voulais absolument acheter quelque chose dans cette boutique. Lorsque mes yeux sont tombés sur une édition de Peter Pan de l’auteur écossais James Matthew Barrie, illustrée pas MinaLima, j’ai su que c’était ce que je devais acheter. D’abord, parce que c’était une des choses les moins chères de l’endroit (réflexion logique d’une étudiante fauchée en session d’étude à l’étranger); ensuite, parce que je ne pouvais pas ramener quelque chose de fragile dans mes bagages; finalement, parce que le conte de Peter Pan se passe en partie à Londres et, qu’il deviendra un souvenir très évocateur de ce voyage pour moi.

J’ai vu les différentes adaptations cinématographiques des centaines et des centaines de fois, mais n’avais jamais lu la véritable histoire. Je dois avouer que j’ai été surprise en la lisant, car le personnage que je connaissais ne ressemblait pas beaucoup à celui dépeint dans le livre. En effet, l’auteur y décrit un jeune garçon égocentrique et cruel, qui ne se crée des aventures que pour mieux s’en vanter auprès de ses admirateurs et admiratrices. Par exemple, durant le voyage céleste pour se rendre au Pays imaginaire, Michael, le plus jeune des enfants, s’assoupit quelques fois alors qu’il est en train de voler et, chaque fois, il chute soudainement comme une pierre. Alors que sa sœur et son frère supplient Peter de le sauver, celui-ci attend au tout dernier moment avant de s’élancer pour le faire.
« [You] felt it was his cleverness that interested him and not the saving of a human life. » (p. 66)
Il est tellement centré sur lui-même et ses propres règles, qu’il ne peut même pas avoir d’amis, car il les tue lorsqu’ils grandissent et les oublient tout comme ses ennemis une fois vaincus.
« « Who is Captain Hook? » he asked with interest when [Wendy] spoke of the arch enemy.
« Don’t you remember », she asked, amazed, « how you killed him and saved all our lives? »
« I forget them after I kill them », he replied carelessly.
When she expressed a doubtful hope that Tinker Bell would be glad to see her he said, « Who is Tinker Bell? » (p. 242-243)
Et plus on approfondit l’analyse, plus le portrait du personnage est dur et triste.

Le personnage de Wendy, quant à lui, a malheureusement mal vieilli a travers les époques depuis que l’histoire a été écrite au 20e siècle, parce que les filles et les femmes ont peu à peu gagné le droit d’aspirer à autre chose que de devenir mère et que de tenir une maison propre. Le rôle de Wendy tourne presque exclusivement autour de ce thème ou de celui de ses sentiments amoureux pour Pan, ce qui m’a un peu tracassé. Mais bon, il faut quand même remettre le récit dans son contexte et, ça, je suis capable de le faire. Sauf que je ne pense pas lire cette histoire à mes futures nièces et à mes petites cousines, mettons.
Malgré cela, j’ai apprécié lire la véritable histoire de Peter Pan, car elle est beaucoup plus complexe qu’on le croit si on n’a vu que le film de Disney. Personnellement, j’adore les lectures qui présentent des défis comme celle-ci. Ici, on parle de défis d’analyse et d’interprétation, mais aussi de compréhension de mon côté puisque je l’ai lu en anglais!
Bref, si vous souhaitez vous plonger dans la culture littéraire du Royaume-Uni, je recommande chaudement le conte de Peter Pan de J. M. Barrie, une lecture amère à bien des égards lorsqu’on en pousse un peu l’analyse, mais que je classe tout de même dans la catégorie « lecture sucrée » : le livre-objet est tout simplement magnifique grâce à toutes ses illustrations et ses éléments en trois dimensions. C’est un petit bijou que je chérirai longtemps en me remémorant mon séjour à Londres.
Restez à l’affût pour la prochaine destination littéraire!
MA NOTE (/5)
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One Reply to “Londres et le petit garçon qui ne voulait pas grandir”