« Ah, non! Pas une autre adepte de ce sorcier à lunette! », vous entends-je déjà vous écrier. Eh bien, oui. Je ne crois pas qu’il s’agisse réellement d’une surprise, car j’ai déjà écrit une phrase ou deux sur mon admiration vis-à-vis cette série fantastique dans d’autres articles de blogue. Néanmoins, voici mon tout premier article entièrement dédié à l’univers magique de J.K. Rowling qui porte sur ma relecture du tout premier tome de la saga 10 ans plus tard.

Comme beaucoup d’adeptes, je visionne les adaptations cinématographiques au moins une fois par année depuis toujours et, dernièrement, je me suis rendu compte en les regardant avec mon amoureux (qui ne les avait jamais vu et qui n’avait pas lu les livres non plus!) que l’histoire n’est pas si facile à comprendre. Il manque énormément d’informations qui me paraissent pourtant cruciales. Puisque je ne me souvenais plus de plusieurs détails moi-même, je me souviens m’être dis qu’il fallait bien que je relise les sept tomes pour fournir les bonnes explications au prochain marathon. De plus, les relire semblait être une aventure des plus satisfaisantes, car je pouvais retrouver les héros et les héroïnes de mon adolescence. J’avais envie de revivre l’effervescence ressentie lors de ma première lecture des Harry Potter.
Je dois toutefois avouer que je n’ai pas entrepris cette relecture sans quelques hésitations. En effet, les souvenirs très vifs des émotions ressenties dès la lecture des premières pages alors que j’avais 12 ans ont éveillé une petite inquiétude en moi : et si, un peu plus de 10 ans plus tard, avec mes yeux d’adulte, je refermais le dernier tome déçue? Avec l’âge, je suis devenue plus critique et cette relecture risquait de changer ma perception à tout jamais sur cette histoire tant aimée plus jeune. Allais-je briser la magie?
J’ai fini par passer outre ces craintes peu sérieuses et à me lancer dans Harry Potter à l’école des sorciers. Voici en quelques points rapides ce que j’en retire :
- Je lis beaucoup plus vite qu’à 12 ans! Ce premier tome est très court et il ne m’a pas pris plus de quelques heures à lire. Redécouvrir le monde fantastique par les mots de l’auteure s’est avéré tout aussi émerveillant que la première fois. Même si mon édition ne possède que 312 pages, les péripéties s’enchaînent et il ne manque pas de détails. C’est même étonnant que de jeunes enfants de 10 ans aient réussi à le lire en entier par eux-mêmes. Ce devait être ardu!
- En parlant de détails, c’était impressionnant de lire certaines informations qui établissaient déjà des liens avec les futurs tomes. À la première lecture, elles passent tout à fait inaperçues, mais à la relecture, on comprend que l’auteure savait où elle nous menait depuis le début. Rien n’est laissé au hasard et c’est extraordinaire!
- Puisqu’il s’agit d’un livre pour enfant et que le personnage principal a 11 ans, le ton et le style d’écriture est assez enfantin. Cela ne m’a étrangement pas dérangée, car je m’y attendais en quelque sorte. Ainsi, j’ai pu faire fi de la simplicité des phrases et des mots. En fait, je pense qu’un des éléments qui m’intéressent le plus dans cette relecture de la série est de suivre attentivement l’évolution du ton et du style au fil des sept tomes, donc au fil des sept années d’adolescence de Harry.
- S’il est question du style, je ne peux passer à côté de l’humour de Rowling. L’auteure maîtrise l’art de l’ironie et du pince-sans-rire, chose que je n’avais jamais remarqué en lisant ce premier tome plus jeune. En effet, comme le personnage est un enfant et que la narration s’adresse à des enfants du même âge, plusieurs comparaisons ou explications peuvent paraître absurdes lus avec des yeux d’adulte. Le contexte décalé à celui de la réalité est également très propice à ce genre d’humour subtil.
- Je termine maintenant avec un élément d’écriture qui m’a un tantinet titillée. Je me souviens que j’ai toujours eu de la difficulté à me représenter les expressions faciales de Harry pendant ma première lecture de la série et je trouvais cela bizarre. Lors de ma relecture, j’ai compris pourquoi. D’abord, l’histoire est raconté d’un point de vue externe, ce qui impose automatiquement une distance avec le personnage principal. Ensuite, bien que les émotions de Harry sont souvent exposés aux yeux des lecteurs et des lectrices, il n’est jamais question de ses expressions faciales, alors que c’est le cas pour tous les autres personnages. Ça donne l’impression que Harry vit tout intérieurement, mais ne laisse rien paraître. En même temps, si c’est vraiment ce qui est voulu, c’est réussi.
Voilà! C’est ce qui conclut mon avis sur ma relecture de Harry Potter à l’école des sorciers 10 ans plus tard. L’expérience fut très chouette et je ne crains plus d’être déçue. C’est un succès!